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• Julia Barbelane •

Un week-end pour se jauger et mieux faire ensemble

Fin septembre, toute la Thym s’est retrouvée à Toulouse. Pour moi qui suis nouvelle c’était un moment important. Est-ce que ça allait matcher aussi en face-à-face ?

La Thym 2018

La Thym 2018

Vendredi 29/09

15h30

Erick et moi quittons Montpellier en direction de Toulouse. Il fait méga chaud et la sensation est largement accentuée par notre enthousiasme à passer le week-end avec la Thym ! Et puis on est devenus de sacrés potes grâce à l’aventure. On est contents de se retrouver : tranches de rires et remuage de méninges sont garantis. Bref, on est au taquet !

19h

Pour l’occasion, on a loué un donjon en plein cœur de Toulouse. C’est fun mais pas très pratique (surtout si tu fais pas loin de deux mètres). 80 marches plus tard, on est accueillis par Alex, Enza, Bertrand et Frank qui est passé faire un coucou. La Thym arrive au compte-goutte, on est bientôt rejoints par Boris et Mathieu. Normal on vient des quatre coins de la France !

Samedi 30/09

9h30

On se retrouve autour d’un petit déjeuner partagé. Œuf, jambon, banane. On est plutôt bien. On enchaîne ensuite sur notre premier temps de travail. Pour ça on migre au salon, situé à un étage plus haut. On commence par un tour de table pour parler de notre intention pour Sud Web.

J’ai la sensation qu’on a déjà fait ce type d’exo mais, durant l’été, tout le monde n’avait pas la même disponibilité et je ressens aussi le besoin qu’on s’aligne un peu plus. Je me prête alors au jeu en me disant qu’il faut bien commencer par quelque chose !

Assez vite, les échanges s’échauffent. Je ne sais pas si c’est la pression ou l’enthousiasme mais c’est difficile de structurer le dialogue. Malgré l’utilisation d’une « banane de parole » on se coupe, on a du mal à s’écouter, on s’agace un peu. Ça coince et ça gratouille. Étonnant !

On aborde plusieurs sujets très pratiques (Qui participe ? Quelles conférences ? Comment on communique ?…) mais on a du mal à s’aligner et l’échange manque de structure à mon goût. Ça me ramène à cette conviction de l’importance de parler d’abord du fond (de l’intention globale) avant d’aborder la forme (ce qu’on met concrètement en pratique). Je propose qu’on fasse un ateliers sur les valeurs. La proposition fait l’unanimité : cet aprèm, on bosse le fond.

D’ailleurs c’est l’heure. On quitte notre donjon pour rejoindre notre lieu de déjeuner.

14h30

C’est la panse bien pleine qu’on rejoint l’espace de coworking Etincelle qui nous accueille gracieusement, comme l’année dernière. On a une grande salle rien que pour nous. La grande classe !

Temps #1 – les valeurs

Atelier sur les valeurs

Atelier sur les valeurs

On attaque l’atelier sur les valeurs. L’intention : plus que de reconnecter / faire ré-émerger les valeurs qu’on souhaite promouvoir dans Sud Web, il s’agit de s’entendre sur le sens qu’on leur donne et trouver notre commun. Rien de tel pour s’aligner, apprendre à se connaître et comprendre « là où l’autre en est ».

Comment ça se passe ?
Munis de post-it et de feutres chacun note les valeurs qui lui semblent importantes pour Sud Web. Ensuite chacun son tour, on explique ce qu’elles signifient pour nous. Dans un troisième temps, on en vire une première moitié, puis une seconde et ainsi de suite jusqu’à n’en garder que quatre. Si tu en savoir plus sur la méthode, voici le déroulé précis de l’Arbrifest.

Pourquoi quatre ?
Parce que sinon ça fait trop. Et s’il y en a trop, c’est difficile d’en prendre vraiment soin.

C’est un peu facile comme exercice, y’a pas vraiment de méthode en fait ?
Oui et non. Oui c’est assez basique comme méthode. Non c’est pas facile. Après l’avoir animé une bonne dizaine de fois, je constate que ça demande beaucoup de clarté que (pour l’instant) j’arrive à obtenir via une approche empathique et beaucoup de reformulation.

Ça peut durer des plombes du coup ?
Oui, ça peut prendre du temps. Pour cet exercice, on pourrait peut-être énoncer une règle similaire à « les personnes présentes sont les bonnes personne », telle que « le temps consacré est le bon temps ».

Comment tu sais quand ce sont les quatre bonnes valeurs ?
Au bout d’un moment, l’énergie change. On a de moins en moins de choses à ajouter, on bataille moins et il y a un truc un peu subtile qui se passe : comme une sorte de « connexion », d’apaisement et d’évidence. Après ça dépend des groupes et des contextes.

C’est pas un peu limite d’être à la fois facilitatrice et partie prenante ?
Carrément que si ! L’exercice est forcément moins neutre ce qui fait probablement perdre un peu de pertinence.

L’atelier est assez difficile pour la Thym :

  1. On rentre dans le détail, le précis et un peu dans l’intime. Pratique qui n’est pas simple pour tout le monde.
  2. Ça nécessite une capacité de prise de parole, de finesse dans les explications et la sémantique utilisée ce qui peut parfois être déstabilisante.
  3. C’est long et un peu laborieux : « j’ai l’impression qu’on chipote », « on est d’accord sur le fond, pas besoin de tergiverser aussi longtemps sur des mots ».
  4. C’est pas très « pragmatique » et ça donne l’impression qu’on avance pas. On a des sujets très spécifiques à décider ensemble (lieu, date, programmation…) qui paraissent plus importants.

On est un peu tendus. Certains s’endorment, d’autres s’énervent, d’autres se taisent, d’autres se soumettent, d’autres se rebellent. Des stratégies d’évitement s’organisent : on remet l’outil en question au lieu de se réinterroger soi-même.
Difficile dans ce contexte de tirer profit de l’atelier et encore plus difficile de soigner les échanges et la relation. On décide alors d’un commun accord (largement consenti !) de faire une pause et de traiter des sujets qui nous donneront la sensation d’avancer. On a quand même la ferme intention d’y revenir plus tard !

Temps #2 – les lieux

Depuis le mois d’août, on a arpenté le web à la recherche de lieux. Cette année, contrairement aux autres années, on a décidé de non pas chercher une ville, mais chercher un lieu. Le lieu le plus propice pour cultiver l’informel et créer du lien.

Résultat, on en a retenu et visité deux.

La deuxième partie de l’après-midi est donc consacrée à la sélection d’un des deux. On a comparé les pour et les contres. Celles et ceux qui les ont visité ont répondu aux questions des autres. Et finalement on a choisi. Et on est contents !

Petits curieux, je suis désolée mais pour l’instant les détails vont encore rester secrets ! La seule chose qu’on concède à dire pour l’instant est que nous serons à Anduze (entre Nîmes et Montpellier) et que ce sera les 25 et 26 mai 2018. Un billet sera prochainement écrit pour vous raconter le pourquoi du comment… (Haha !)

19h

Je me sens à la fois hyper satisfaite d’avoir réglé la question de lieu et en même temps un peu frustrée par la façon dont s’est déroulé l’ensemble de nos échanges. Je me laisse un peu de temps pour cogiter tout ça avec une petite intention d’en parler quand même…

Dimanche 01/10

9h30

Petit déjeuner commun. On reprend l’atelier des valeurs. On a isolé et sélectionné unanimement la valeur de Bienveillance. J’en profite pour parler de mes impressions de la veille. J’ai trouvé la collaboration compliquée, grinçante et la bienveillance parfois bancale (ce qui traduisait plus l’expression d’une tension personnelle qu’une mauvaise intention envers les personnes ou l’exercice). On se rejoint tous là-dessus :

  • On a écouté pour répondre et on s’est accroché respectivement à nos cultures respectives. On n’est pas allé « sur la colline de l’autre ». Résultat : on s’est coupé la parole, chacun a du mal à s’exprimer et à être entendu, du coup on a avancé difficilement dans les réflexions.
  • On n’a pas accordé le même crédit à toutes les personnes : il y a eu une sorte de hiérarchisation des avis qui s’est opérée, ce qui a rendue implicitement la parole de certains plus légitime que d’autres.
  • Notre sémantique a été « violente » : « il faut, tu dois, le problème c’est que… » tout un tas de petits mots qui ont eu pour résultante l’instauration de postures hautes des uns sur les autres et la non réelle considération des avis de chacun.

C’est super de pouvoir parler de tout ça. Bien que les échanges ne soient pas très fluides, on s’accorde sur ce constat et cette intention de vouloir faire mieux. Le contexte reste suffisamment safe pour qu’on puisse aborder le sujet sans trop de peurs. On se dit que si ça c’est passé comme ça, c’est que que ça devait se passer comme ça !

Le bilan est donc carrément positif : on réussit soudain à prendre le temps des reformulations pour s’accorder finalement sur les définitions. Nous discutons de points très importants qui n’avaient pas été réabordés depuis des années… Résultat : on a quatre belles valeurs qu’on souhaite vivement placer au centre de cette édition 2018 :

  • Inspiration
  • Lien
  • Bienveillance
  • et Authenticité !

Ça peut avoir l’air un peu court, dis comme ça, mais nous vous en reparlerons prochainement !

12h

Sonne l’heure des premiers départs. La Thym se sépare au compte goutte. Celles et ceux qui restent quittent le donjon pour rejoindre un petit café et partager un dernier repas.

S’aligner plus que travailler (encore qu’on considère que l’alignement ne soit pas un travail à part entière !)

En bilan, je dirais que ce week-end n’a pas été des plus productifs en terme de tâches accomplies. En revanche, on a bien fait chauffer nos cerveaux et on a bien avancé dans notre besoin d’alignement (que ce soit entre nous ou pour l’évènement) avant de se lancer dans la matière et de décider quelles actions concrètes on souhaite entamer.

Pour la suite, on décide de se pencher sur le concret à distance via des visio-conférences thématiques tous les 15 jours. Je trouve ça pertinent. Il me paraît en effet bien plus important de profiter des moment en présentiel pour s’acculturer que pour décider des choix stratégiques.

À très vite, pour de nouvelles aventures ‼